lundi 7 mai 2012

Son nom est Spartacus (CG)


Spartacus est un wargame de Compass Games à l’échelle stratégique traitant d’une période tumultueuse (80-71 av. JC.) de la République romaine, qui doit faire face à plusieurs rebellions : Sertorius, Mithridate et Spartacus.

Le jeu est un card-driven se jouant en dix tours. En janvier dernier, j’avais débuté la rédaction de deux comptes rendus simultanés que vous pouvez trouver ici et ici.
A l’heure actuelle, les parties sont terminées. Le résultat : deux écrasantes victoires du joueur Sertorien. Alors u final, que penser de ce Spartacus ? Voici quelques pistes de réflexion :
1. Dans l’ensemble, le système a fait ses preuves, même si on peut le critiquer sur certains points. A cet égard, je pense notamment à la résolution des combats qui, à coup de 3d6, impliquent une grande dose d’aléatoire. Le système est comparable à celui de Sword of Rome (GMT) que je n'apprécie pas beaucoup à cause d'un manque de subtilité certain. Au chapitre des regrets, on notera encore que le livret de règles est (trop) largement amendé.
2. L’équilibre du jeu est une question insoluble. La République a-t-elle une chance ? Après des mois de réflexions sur ce jeu est de nombreuses parties, je dirais que je n’en sais toujours rien (et ça m’inquiète). Si l’on joue les scénarios proposés, alors la réponse est clairement oui. Au niveau de la campagne, ça se corse. Le sujet est brûlant, la faute à une échelle de crise dont il est difficile de mesurer l’impact. En effet, cela ne signifie pas grand-chose pour le Républicain, par exemple, de savoir que son score de crise est de 4 vers l’anarchie au début du tour 7. Dès lors que son niveau peut descendre rapidement (par le biais de possessions sertoriennes, de combats ou de cartes événement), il y a une grosse abstraction à ce niveau-là. D’ailleurs, l’on sent à ce sujet un malaise  chez l’auteur du jeu lui-même qui propose des amendements pour réguler la variation de cette échelle. Bref, les conditions de victoire laissent à désirer et cette échelle d’anarchie est un indicateur douteux. Selon moi, il aurait mieux valu imposer des objectifs à atteindre pour le Républicain (en terme de possessions selon un échéancier aléatoire par exemple).
3. Pour un card-driven, j’ai trouvé le jeu de certains événements conditionnés à trop de restrictions. Exemple : mort de Pompée qui ne se joue que lorsque Pompée meurt (sans blague), ce qui implique d’avoir Pompée en jeu, lequel n’arrive que si Lepidus est présent côté Sertorien, et que celui-là meurt (sans blague toujours), c’est-à-dire en faisant un double 6 ou 1 lors d’un combat suivi d’un 1. De plus, je m’interroge sur la pertinence d’autres événements, notamment ceux qui impliquent Peperna (en gros, on vous dit d’enlever des troupes pour un jour éventuellement les faire réapparaître).
De manière générale, j’ai l’impression d’être passé à côté d’un chef-d’œuvre. Après avoir passé de bons moments à y jouer, je me dis qu’il manquait peu à Spartacus pour figurer au panthéon des grands jeux. Cela étant dit, j’y reviendrai volontiers car le jeu demeure plaisant et la situation est intéressante. Surtout, je suis désireux de trouver la solution permettant à la République un avenir plus honorable. SPQR.
Justin

Résumé subjectif :
Les + : thème, situation stratégique générale, envie d'y rejouer
Les - : « grosse » errata, incertitude sur les conditions de victoire, certains events conditionnés
Note BGG : 7.5


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