Lorsque l'on dit "Raphia" on obtient en principe deux réactions: l'une consiste à préciser qu'il s'agit d'une grande bataille de l'an 217 av. JC qui eut lieu proche de Gaza entre les armées des deux dynasties des successeurs d'Alexandre le Grand, les Séleucides et les Lagides, l'autre à rappeler qu'il s'agit d'un wargame paru "dans ma jeunesse" dans la revue Casus Belli. Les deux sont bien entendu toujours fondées mais il faut maintenant y rajouter un nouveau jeu, Raphia donc, paru dans le premier nouveau périodique de l'éditeur Multi-Man Publising (MMP), Special Ops.
Pour les connaisseurs, le jeu a (un peu) fait parler de lui car il est sensé reprendre le système de la série Standard Combat Series, dédié principalement à des jeux seconde Guerre Mondiale donc. Certains se sont donc interrogés sur la pertinence d'adapter une règle de combat 2eGM à la période antique. Personnellement je n'ai aucune notion de la chose, ne connaissant absolument pas la série SCS.
Il s'agit donc bien d'un jeu en encart, donc peu de pions (quoique...) et une carte très petite (A3). Les pions sont plutôt réussis, surtout si on réussit à passer outre les couleurs des fonds, plutôt disons rafraichissantes! Nous nous sommes d'ailleurs faits la réflexion qu'on a de moins en moins l'habitude de manipuler de si petits pions (pourtant tout à fait normaux). Le set-up est libre, chacun plaçant son armée comme il le souhaite, après la ligne départageant les deux camps (choix graphiquement moyen ceci dit en passant mais sans réelle importance). Les règles tiennent en 4 pages, un rappel est même fait vers les règles de la série sur le site de l'éditeur pour ceux qui le souhaitent, mais nous n'en avons pas eu besoin, le livret suffisant pour jouer. Pas de CRT ou de rapport de force pour ce jeu: en fait on croise les types des unités qui se retrouvent dans le même hexagone pendant le mouvement pour connaitre les effets. Cela déclenche soit une retraite soit une mêlée ou un piétinement. Dans certains cas on teste également le moral de l'unité pour savoir si elle perd un pas de perte (ou si elle est éliminée). A la fin des mouvements des tirs peuvent être fait par les unités équipées de projectiles.
Ouf tout le monde est en place! Ici toutes les unités ou presque sont empilées... comme on peut donc le voir il n'y a pas si peu d'unités vu la place disponible!
Le camp lagide prêt à en découdre!
La table permettant de gérer les réactions pendant et après les mouvements
Deux cas particuliers: les éléphants et les phalanges. Les pachydermes sont amenés à "paniquer" en essuyant des tirs ou au contact d'autres éléphants paniqués. Ceci est résolu par un jet de dés qui envoie l'éléphant dans une direction aléatoire et qui va aller semer le désordre partout ou il passe. C'est plutôt fun car absolument impossible à maitriser. Étonnant par contre de voir ces éléphants paniqués être recontrôlés à la fin de chaque phase. Le système de combat des phalanges est en fait ce qui a poussé ma curiosité à acheter le jeu: plutôt que de combattre simplement, le jeu essaie de simuler le principe de poussée, finalement plus réaliste. Les phalanges une fois au contact ne peuvent donc plus se dégager et doivent continuer à pousser, jusqu'au craquage. On accumule donc des points de fatigue qui résulteront sur une perte éventuelle de pas de perte.
Le vainqueur est la première armée arrivant à entrer dans le camp adverse avec une phalange (et seulement une phalange!)
Le vainqueur est la première armée arrivant à entrer dans le camp adverse avec une phalange (et seulement une phalange!)
Là les phalanges sont prêtes à se rencontrer... si ce maudit pachyderme ne ravage pas toute la ligne!
Voilà pour la présentation. Alors quid de l'expérience de jeu? Et bien personnellement je me suis bien amusé. Mais il reste avant tout un jeu fun, qui se joue en gros en deux heures, et qui fait la part belle aux jets de dés (surtout pour les éléphants en panique). Il ne faut pas y chercher une grande simulation mais bien un jeu apéro de très bonne facture. Certaines choses sont assez étonnantes, comme la vitesse à laquelle les unités peuvent traverser le champ de bataille, et d'autres carrément à revoir, comme ces éléphants qu'on ne peut jamais faire charger dans les phalanges... même de dos! Je le conseille donc à quiconque ayant envie d'un jeu léger, pas cher (on le trouve d'occasion, sans le magazine, pour une bouchée de pain) sur une bataille qui a finalement marquée le monde du wargame (bah oui, qui n'a pas de souvenir nostalgique en pensant au jeu Casus Belli/GDW?).
Arnaud
2 commentaires:
Bien foutu ! Merci !
Euh, GDW pas GDM ! ;-)
Corrigé!
Voilà que mes W se mettent à faire du hip-hop :P
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