lundi 30 novembre 2020

The Lion of Khartoum de White Dog Games


The Lion of Khartoum édité par White Dog Games est un wargame solitaire de Jacques Rabier. Bien qu’acheté il y a quelques mois, je n’ai pu y jouer que récemment, pour des raisons matérielles que j’expliquerai plus bas. Le thème est celui du siège de Khartoum en 1884-1885 par les forces du Mahdi.

Une autre référence de ce jeu pourrait être le  film Karthoum (1966), avec Charlton Heston, que je me souviens parfaitement avoir vu enfant.  L’auteur s’est librement inspiré des faits historiques pour nous livrer ce petit wargame jouable en solitaire. Le but du jeu est simple : résister le plus longtemps et atteindre la fin du 12ème tour, à savoir passer le mois de janvier 1985, pour voir enfin les secours arriver. Khartoum est attaqué par 4 colonnes mahdistes nommées « bannières » et disposant chacune d’un facteur « force » qui évolue tout au long de la partie au gré de nos actions mais aussi des cartes événements.  A chaque tour le joueur dispose d’un nombre d’actions variables, mais sachez que vous garderez toujours le dernier point d’action pour élaborer votre défense. Un tour se termine par le tirage d’une carte « Bannière » qui détermine d’où viendront une ou plusieurs attaques mahdistes.

Dans un premier temps je me méfiais des cartes évènements, tirées en début de tour. J’en attendais beaucoup d’imprévus, pour ne pas dire, de catastrophes. En fait, ces cartes déterminent principalement le nombre de points d’action disponibles et apportent leur touche d’immersion dans l’histoire. La part d’imprévu reste raisonnable. 

Quelques cartes évènements

Les premiers tours consistent avant tout à organiser la résistance : fortification, construction de canonnières, milices… sans commettre d’erreur dans sa défense, ce qui pourrait amener une des bannières aux portes du palais du Gouverneur. Car les tables peuvent être impitoyables. Si j’ai craint – à tort – le hasard des cartes évènements, ou même  des cartes bannières, les jets de dé m’ont paru très punitifs : il y a dans ce jeu un aspect « lutte contre la marée »  qui peut être lassant, surtout quand la digue lâche…

Défense d’un fort puis activation de la bannière noire

Le Lion de Khartoum est un wargame court et la règle de 13 pages est extrêmement claire avec des exemples limpides. Le playbook en est quasiment inutile. Jacques Rabier propose sur le site de l’éditeur une règle en français, d’excellente qualité, avec ses tables de résultats traduites.

Des colonnes qui vous assiègent : c’est aussi le principe de Pandémie Chute de Rome ou de Levée en masse (VPG, les jeux du Griffon) notamment. Ma première partie avait le plaisir de la découverte. Pour ma seconde, j’avais ajouté  deux règles optionnelles : Gordon Pacha sur le champ de bataille et la valeur incertaine des milices : les milices de civils, imprévisibles, peuvent vous apporter malus, bonus ou rien du tout. En dépit de ces rajouts le plaisir fût moindre. Pour ma troisième partie, je jouais le « Game supplement » de l’auteur, un petit scénario en 5 tours, avec 2 cartes événements intervenant obligatoirement aux tours 9 et 12 (dernier tour). Ce scénario me prit moins de 45 minutes (tri des cartes événements, cartes bannières et mise en place inclus) mais j’ai tenu bon dans le Palais du Gouverneur…

La carte du jeu est agréable,  les pions (en bois) plutôt jolis. Le choix a été fait de cartes en fibre de bois d’un millimètre d’épaisseur et donc peu maniables. Concernant toujours les cartes, leur impression est disons… hasardeuse : une seule carte très mal imprimée mais des dos de cartes qui permettent d’en reconnaître certaines. Le plus triste est que j’ai dû laisser la boîte ouverte avec son matériel plusieurs semaines dans mon garage, pour que s’atténue enfin, l’horrible odeur chimique qui s’en dégageait. Les forums indiquent que d’autres acheteurs ont fait la même expérience, avec séjour obligatoire dans le garage !

Carte des ressources et différents pions  et marqueurs

En conclusion, il s’agit d’un très bon petit wargame , avec les pas (steps) joliment représentés par des silhouettes, et différents facteurs de force des unités : raid/sortie/défense avec les trois tables de combats (ou de résultats) correspondantes.  Pour autant, je ne pense pas y revenir très souvent. 

Raid mené par Ali sur la bannière rouge avec le soutien d’une canonnière

Mais si je devais un jour montrer à une personne parfaitement néophyte comment se joue un wargame, Le Lion de Karthoum serait le premier sorti. Et je tenterais alors certainement un mode coopératif pour lequel ce jeu paraît parfait.

Christian

vendredi 6 novembre 2020

Caesar : Rome vs Gaul, dans la boîte


Je suis plutôt aigri par cette arrivée, avec une conséquence simple : ce sera mon tout dernier achat chez GMT Games (je n'ai pas dit mon dernier jeu GMT). A l'annonce du P500 à l'époque (ça date!), j'avais soutenu le P500 assez naturellement, chose que je ne faisais plus car les frais de port étaient devenus désavantageux, à l'annonce de l'envoi du jeu d'Angleterre et donc, à bien moindre coût. Je ne vous cacherai donc pas mon aigreur car 1/ je n'ai pas été alerté du prix total de la commande avant paiement et 2/ payer $55 de frais de port pour un jeu à $44, ça ne le fait pas ! Je sais que GMT a prévu pour l'année prochaine d'améliorer cette situation mais pour moi le mal est fait, c'est terminé. A noter également l'absence de réponses de leur part à mes messages. Donc oui vous pourrez rire en voyant le contenu de ce jeu, payé 82€ (j'ai mal rien que de l'écrire !).

Voilà. Ça, c'est dit.

Je vous propose tout de même une ouverture de boîte avec mes commentaires, car le jeu, lui, n'y est pour rien !

Je ne l'aurais pas représenté comme ça ce bon César, mais ce n'est vraiment pas la couverture de jeu la plus loupée de GMT ces derniers temps ! Comprenez par là qu'il n'est pas en tshirt SPQR et que c'est dessiné par un adulte qui semble être un artiste digne de ce nom.

Au fond de la boîte les cartes au format tarot, accompagnées de leurs sleeves. Elles sont plutôt jolies et aérées (heureusement vu la taille), c'est chouette. Certains pourront trouver "cool" de voir le jeu livré avec les sleeves (en même temps à ce prix il peut grrr) mais finalement je trouve ça totalement uncool. Coller des centaines de milliers de feuilles plastiques dans tous les jeux est stupide. Surtout à une époque où l'on s'engage de plus en plus (et certains éditeurs y vont vraiment) pour réduire le bilan écologique de notre hobby, je trouve ça tout à fait déplacé. Et tout le monde ne sleeve pas ses jeux, surtout, me semble-t-il, chez les wargamers. Rien n'empêche chacun de s'en acheter mais les imposer de la sorte est très déplacé à mes yeux.

Bon bah voilà. Ca fait quoi? 30? 40 ans? Les mêmes pions... encore et encore...ad nauseum. Vu le reste de la production et le peu de pions, déçu aussi de ne pas avoir des pions à la No Retreat...

Les fameuses francisques gauloises (looooooool). Non GMT. Non. Tu n'as pas le droit (je vais te tutoyer tiens parce que tu m'énerves) de faire ça ! Je ne m'étends même pas sur le sujet tellement c'est stupide et inculte.

Le rendu global est chouette. Je ne suis pas spécialiste sur les noms des lieux et des peuples indiqués mais bon vu les pions...

Très joli, non vraiment, visuellement c'est agréable.

Un beau livret de règles. Je prie (ça ne m'arrive que devant les jeux de GMT...) pour que je ne sois pas obligé de réimprimer les vraies règles la semaine prochaine car c'est quand même bien plus agréable à lire de cette façon (mais, ok, je ne rêve pas... mais c'est du Simonitch... allé on verra !)

Les deux aides de jeu.
 
Voilà. Alors oui je suis assez remonté par ma mésaventure avec ce P500 mais ça reste quand même globalement un beau jeu si on passe sur les erreurs d'école primaire (des francisques putain, des francisques !!!)

Plus qu'à espérer que le jeu soit bon, ce serait la moindre des choses... en plein confinement ça fait plaisir. On en reparle entre la 2e et la 3e vague sur un coup de chance :-)

Arnaud